lundi 23 février 2009

Discours de Yildiz AY à Konya pour le transfert du corps de Eva

Bismillah Ar-rahman Ar-rahim


Chers amis, chers invités,


J’aimerai avant de commencer mon discours, remercier le Centre Culturel Mevlana de Konya, ainsi que la mairie de Konya pour cette invitation. Je suis très heureuse d’être ici parmi vous pour inaugurer ce discours en la mémoire de deux êtres chers : Djallal Ud Din Rumi (Mawlana) et Eva de Vitray Meyerovitch (Hawa).


Le fait de parler de ces deux personnes ne vient pas de ma propre volonté mais de leur Universalisme. Penser Mawlana en tant qu’un grand poète mystique soufi et fondateur de la tarîqa mawlawiya ne me suffit pas pour exprimer sa grandeur à travers l’Islam. Il dépasse même les frontières religieuses. Il est le symbole d’une pensée, d’un amour, d’une tolérance, d’une paix qui s’adresse à toute l’humanité. Mawlana trouve cette inspiration de ces sentiments à travers l’Islam, à travers la culture turque. Il les exprime, les grandit, les offre à l’humanité.


Les conflits actuellement qu’il y a entre les hommes provient de ce manque d’amour, de l’égoïsme, de ne pas donner à l’homme la valeur qu’il mérite. Mawlana trouve les solutions de ces problèmes de l‘être humain à travers sa citation : "Sois tu es comme tu le sembles, sois tu sembles comme tu es". Nous constatons de même dans l’un de ces poèmes le message qu’il transmet et qui prend un sens universel « viens, viens, qui que tu sois viens, …. » Ceci prouve bien l’espoir, l’amour, la tolérance, l’universalisme de l’Islam. Ce qui dirige les humains, c’est l’amour de Dieu qui demeure dans notre cœur.


Aujourd’hui j’aimerai remercier Eva de Vitray Meyerovitch, que la Paix, d’Allah le tout miséricordieux et sa miséricorde la protège, d’avoir transmis les messages de ce grand poète mystique à l’occident et à l’orient. J’ai eu cette immense chance de l’avoir rencontré chez elle, cette brave femme française devenue musulmane et soufi qui se considérait turque de cœur. Je n’avais que 16 ans lorsque je l’ai connu. Je traversais une période floue et difficile concernant ma propre religion. En étant turque et musulmane, beaucoup de questions traversaient mon esprit. Ayant eu l’opportunité d’aller dans une école coranique en turquie, je n’ai jamais compris le pourquoi du comment de mes questions auquel mes parents ne pouvaient me répondre. Je recherchais mon ego, l’intérieur de moi-même, le fond de l’Islam.


Mais je n’avais que 16 ans. Ma chère sœur qui a eu cette occasion de la connaître de plus près grâce au professeur d’histoire de l’université Selcuk , Prof Hasim Karpuz, rendait régulièrement visite à Eva. Un jour elle m’emmena moi et ma mère. Elle nous reçu avec beaucoup d’amour. Je pense que l’ayant vu dans son lit avec son sourire éblouissant, malade et qu’elle m’est prise la main et me donner ce baiser si chaleureux sur ma joue m’a fait comprendre le message qu’elle m’avait transmise. « Ma chère fille, lit moi , lit ton cœur, les réponses a tes questions sont là dans ton cœur » j’avais l’impression que c’était le message qu’elle me transmettait à travers son regard.


Elle était et l’est toujours comme la plus grande spécialiste du soufisme moderne de l’Occident .C’est à travers ses écrits « l’Islam l’autre Visage », « La prière en Islam », « l’anthologie du soufisme », « Konya ou la danse cosmique » et ses traductions « Mathnawi », « Le livre du dedans »(Fihi Ma fihi), «Rubai’yat », que j’ai pu découvrir non seulement le cœur de ma propre religion qu’est le soufisme, et le corps de ma propre religion qu’est l’Islam. C’est par ses écrits que je me suis intéressée à l’histoire de Konya d’ou je suis originaire, et c’est par ses écrits que j’ai pu découvrir Mawlana, ce grand penseur mystique de l’Islam. A travers ses œuvres, on sentait le courage aux préjugés qu’il y avait autour de l’Islam.


Ce qui était marquant c’était de sentir ce don, ses signes qu’elle avait d’attirer des personnages marquant tout au long de sa vie et en particulier un qu’elle a choisit comme son guide spirituel.Eva considérait Rumi comme son maître, mais elle avait quand même un guide spirituel qui lors d’un séjour au Maroc l’avait reçu chez lui la première fois le voyant lui dit « rumi est ici » en montrant l’emplacement de son cœur.


L’amour qu’il y avait entre Mawlana et Shams, sera pour moi comme l’amour qu’il y avait entre Eva et Mawlana, aussi bien de mon amour que j’ai et l’ai toujours pour Eva et Mawlana.


Pour conclure j’aimerai juste rajouter ceci : Eva était comme une lumière dans mon cœur et elle a voulu qu’on réalise son souhait qui était l’enterrement près de son maître Mawlana à Konya. Aujourd’hui son vœu s’est réalisé ou elle pourra reposer en paix. Elle nous a laissé néanmoins un message fraternel qui était le rassemblement de ses quelques amis proches. C’est grâce à ma chère sœur Mukerrem AY que j’ai rencontré Eva et grâce à Eva que j’ai rencontré Aicha Sassi, Amina Hassan, Betoule Lambiotte, Colette Nour Brahy, Mahmoud Azab et c’est grâce à elle que nous sommes ici à konya aussi bien pour son enterrement mais aussi la commémoration de la nuit de noce de Mawlana


Merci ma chère Eva, a présent tu m’a donné cet amour pour le soufisme, cet amour pout ton maitre spirtuel Mawlana, merci Eva d’avoir trouver le cœur de ma religion qu’est le soufisme, merci Eva de m’avoir montré le droit chemin a travers le dhikr , a travers cet amour que j’ai pour notre grand Divin, Allah. Merci Eva, car le message que tu m’a transmis , je l’ai fait de même de génération en génération à mes chers et respectueux amis présent avec moi au cimetière à Thiais.


Que la Paix d’Allah te protège

Amin

Yildiz AY